Poèmes et écrits

L'idée me démangea toute la journée, si bien qu'à la fin mon esprit en était complètement envahi. Mon arme était prête, j'en avais vérifié l'état la veille au soir. Mon mobile ne faisait pas de doute, je n'en pouvais plus, j'étais exaspéré, ulcéré par ses attaques.

Je ne pensais qu'à me venger, et savourais déjà par avance mon passage à l'acte, le moment où, l'affreuse se tortillerait dans son sang.

Mes collègues, me trouvant préoccupé, mais connaissant ma susceptibilité et mes sautes d'humeur légendaires, n'avaient pas osé venir me parler cette après-midi là.

A 18h00 précises, en prenant garde de ne rien laisser paraître de mes projets de soirée, je pris ma veste, la posait négligemment sur mon épaule, et quittait le bureau d'un pas nonchalant.

A table, ma femme avait pourtant préparé un délicieux repas, mais je mangeais à peine, l'estomac noué par l'excitation qui montait en moi. Je ne lui adressais pas la parole, me contentant de répondre par des grognements à ses questions. Ah, cette vie par procuration ! Il ne se passait donc rien dans sa journée ? Mais je gardais pour moi cette mauvaise pensée et quittais la table, toujours aussi peu loquace.

Enfin, à 22h30, de plus en plus agacé par le vrombissement des insectes autour de moi, j'allais chercher mon instrument dans la cuisine et allumait la lumière. Ma tapette achetée sur EBay deux jours auparavant, utilisée à bon escient, et d'une main de maître, me libéra instantanément de toute la pression accumulée. J'assassinais sans vergogne la femelle moustique qui m'avait procuré ces jours derniers tant de démangeaisons.